TRAITEMENT DES DÉCHETS DANS LE GOLFE DE SAINT-TROPEZ
L’intercommunalité du Golfe de Saint-Tropez, conduit depuis quelques années, le chantier lourd et complexe du traitement des déchets, avec la volonté d’aboutir à un résultat concret.
On évoque la collecte, le regroupement, la gestion des déchetteries et la valorisation, ou le plus souvent le transfert vers des centres de stockages ou de traitement de tous types de déchets : les déchets ménagers courants, les déchets triés ou emballages, le verre, les encombrants, les déchets dangereux, une partie des déchets du BTP, etc.
Des moyens humains comme financiers, ont été déployés pour aboutir à l’objectif souhaité : valoriser au mieux les déchets de toutes natures que nous produisons, sans augmenter nos impôts, nous rappelle Jean Plénat, Maire du Rayol-Canadel, qui au sein de l’intercommunalité dispose de la délégation déchets.
Une commission de suivi a été créée, elle porte le nom de : CCES du PLPDMA. Le développement de cet acronyme dont l’administration a le secret est :
Commission Consultative d’Élaboration et de Suivi du Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés.
Selon l’article R. 541-41-24 du code de l’environnement, la commission consultative d’élaboration et de suivi du programme, est une structure de consultation et d’échanges. Elle donne un avis sur tout nouveau projet de PLPDMA, élaboré par une collectivité ou un groupement de collectivités compétent, avant que celui-ci ne soit arrêté par l’exécutif de cette collectivité ou de ce groupement.
Pour notre intercommunalité, cette commission a été réunie pour la première fois le 7 janvier 2021, télécharger le document de présentation qui nous donne des indications sur le contexte, les objectifs, les tonnages de déchets produits, les actions prévues, etc. :
Peut-on dire que toutes les options souhaitables, afin d’obtenir un traitement totalement satisfaisant des déchets ont bien été mises en œuvre par notre intercommunalité ?
Comme évoqué ci-dessus, une orientation globalement intéressante a été prise par l’Intercommunalité, avec néanmoins une lacune dans le traitement des déchets ménager courants.
En effet, le contenu de nos poubelles, celles qui normalement reçoivent tout ce qui n’est pas emballages recyclables, est acheminé à l’incinérateur de Toulon, sans tri préalable, en conséquence sans valorisation possible des déchets qui pourraient l’être : les défauts de tri à la source par négligence, ou mauvaise information, mais aussi les fermentescibles ou biodéchets. Alors que les textes législatifs à ce sujet : l’article L 541-1 du code de l’environnement, à son chapitre II : Article L541-1 – Code de l’environnement – Légifrance (legifrance.gouv.fr) nous dit de respecter une hiérarchie dans la mise en œuvre de l’élimination des déchets en donnant la priorité au recyclage. Ce qui signifie qu’il convient de faire un tri avant l’incinération, en vue d’une valorisation.
En 2015, lors de l’élaboration du Plan Départemental de Prévention et de Gestion des Déchets Non Dangereux (PDPGDND), nous avions déjà mis en lumière cette lacune de l’option prise par l’intercommunalité du Golfe de Saint-Tropez, toutefois sans être entendus.
Mais est-il réaliste aujourd’hui, 5 ans plus tard, d’envisager l’investissement d’une installation mécanique de tri, sachant que la loide transition énergétique votée en 2015, prévoit qu’à l’horizon 2024, chaque citoyen devra disposer d’une solution pour trier ses déchets alimentaires et de jardin séparément ? Valorisation en compostage individuel, ou tri à la source et collecte par l’intercommunalité.
Que peut-on conclure ?
La bonne option serait de réaliser un tri des biodéchets à la source, le plus tôt possible, sans attendre le 1er janvier 2024, afin de permettre leur valorisation, avant un transfert vers l’incinérateur de Toulon, qui certes permet de produire de l’électricité et de la chaleur, mais évidemment en polluant l’atmosphère. La valorisation organique des biodéchets, c’est la production de compost et de méthane.
Question à propos de l’option prise par l’intercommunalité : l’incinération est-elle le bon moyen pour se débarrasser de nos ordures ?
CO2, particules fines, dioxyde de soufre, oxyde d’azote, métaux lourds, etc. sont les rejets polluants que l’on relève à la sortie des cheminées des incinérateurs. Bien évidemment les valeurs de ces rejets sont encadrées par des normes, un peu à l’image de celles qui concernent les véhicules utilitaires qui fonctionnent au diesel. Alors enfouissement ou incinération, voilà un dilemme difficile.