Les Tragos résistent

2013 devrait voir la conclusion de la dernière transaction entre l’EPF et le Conservatoire, la ferme de Pardigon, mais aussi le redémarrage du Comité de Pilotage auquel les trois associations locales participent (ASSCV, Vivre et CSBC). Le sort de l’association les Tragos devrait être étudié et des décisions acceptables pour la survie de cette troupe de théâtre devraient être prises.

Le dossier est loin d’être clos, la combativité de nos amis « théâtreux » est forte, en témoigne cet extrait de Var matin du 30 décembre 2012 :

Cavalaire: les Tragos sommés de quitter le théâtre de Pardigon

Sommés de quitter les lieux au plus tard le 31 décembre, les organisateurs du festival de Pardigon ont décidé de faire de la résistance. Ils ne quitteront pas La Ferme, leur repaire depuis 1976, à deux pas de la mer.

Dans une longue lettre adressée récemment au préfet, la présidente de la compagnie de Tragos et le président du festival font l’historique de cette manifestation, créée il y a 35 ans.

Au fil des paragraphes, Mireille Guerrero et Emmanuel Seignez rappellent qu’ils bénéficiaient d’un bail accordé par l’ancien propriétaire « Pierre et Vacances ».

Un double langage

Aujourd’hui, classée espace remarquable, en passe d’être cédé par l’EPFR(1) au Conservatoire du littoral, cette zone fait l’objet d’un projet culturel avec objectif muséal… Concrétisation de ce projet à l’horizon 2020 et plus tard encore au rythme des réunions du comité de pilotage qui suit un train-train bien lent.

« Nous ne comprenons pas le double langage tenu par ces deux structures,confie M. Seignez. Hier, la Ferme était à vendre(2), aujourd’hui celle-ci ne l’est plus. Pourtant on nous oblige à partir, car les bâtiments ne respectent pas les normes de sécurité. »

Les locataires, qui ont fait procéder à une étude par un bureau spécialisé, l’APAVE, étaient prêts à prendre en charge le coût de ce type de travaux. « Nous aurions ainsi disposé d’une scène durant l’été 2013, jusqu’à ce que la Bergerie, qui nous est proposée de l’autre côté la RD 559, soit utilisable(3).»

Or, la sommation par voie d’huissier qui vient d’être présentée aux Tragos, confirme toutes les incitations verbales à déguerpir, puis postales, d’abord aimables, enfin comminatoires, ne laisse pas de doute sur le dessein de l’acquéreur.

« La raison de nous expulser réside dans une incompatibilité entre La Bastide (communément baptisée « La Ferme ») et l’usage que nous en faisons», conclut, amer, le président.

« On nous ment »

Le président du Festival des Tragos ne mâche pas ses mots. « On nous mène en bateau depuis des mois, on nous ment, les nouveaux propriétaires sont de mauvaise foi, on veut nous intimider. » Et Emmanuel Seignez de s’étonner : « Le bail en bonne et due forme que nous avons signé avec Pierre et Vacances, (le propriétaire, Ndlr) à la fin du siècle dernier, n’a même pas été dénoncé! » « À propos de la sécurité, qui justifie l’expulsion donnée par l’EPFR, c’est de la rigolade! Foutaise que cette obligation de construire un deuxième escalier pour évacuer les personnes du 1er étage en cas d’incendie. En réalité, ces dispositions légales ne s’appliquent que dans des constructions de deux étages (R +2) et pour un accueil de 50 personnes. Or, nous n’atteignons cet effectif que lorsque nous accueillons une troupe durant notre festival. »

Plus que jamais, les organisateurs (la famille Guerrero et toute l’équipe dirigeante) du festival ne veulent pas se laisser faire.
M. Seignez rappelle des statistiques très flatteuses depuis trente ans. Elles parlent d’elles-mêmes : une vingtaine de troupes professionnelles se produit chaque année, plus de 50 représentations sont à l’affiche, 10 000 spectateurs chaque été, 530 adhérents, une directrice en CDI, plusieurs postes en CDD en haute saison. La balle est dans le camp du préfet. Dans sa réponse, il peut frapper les trois coups d’une résurrection. Un vœu opportun à formuler à la veille de ce nouveau millésime!

1. L’établissement public foncier régional qui porte le projet depuis quatre ans est sur le point de céder les 98 ha (dont La Ferme dite de Pardigon) au Conservatoire du littoral.

2. Au printemps dernier, lorsque les bâtiments étaient à vendre, l’appel à souscription pour acheter ceux-ci, n’avait pas été lancé en vain. En effet, les promesses de dons ont alors dépassé 100 000 e, Richard Bohringer ayant été l’un des premiers à avoir répondu favorablement. Une pétition de 800 signataires continue de circuler dans les communes du golfe.

3. La ville de Cavalaire, qui a refusé d’acquérir au printemps dernier, La Ferme est prête à participer financièrement aux travaux de réhabilitation de la Bergerie, lieu que le CDL est prêt à mettre à disposition. Mais le maire, Annick Napoléon souhaiterait que cette structure ne soit pas utilisée exclusivement par les Tragos.

 

 

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