La Voile rouge va être rasée
Var matin 09 novembre
En toute discrétion, les gendarmes ont effectué la saisie des biens de l’établissement, hier matin, sur la plage de Pampelonne, à Ramatuelle.
C’est la fin d’une institution sur la plage de Pampelonne, à Ramatuelle. La mythique Voile rouge va être prochainement détruite par les autorités. Le contentieux, qui remonte à plusieurs années, est lié à une occupation illicite du domaine public maritime.
Hier matin, de nombreux gendarmes étaient sur le site pour procéder à la première étape : la saisie du mobilier urbain, ordonnée par le préfet du Var, Paul Mourier. Un huissier de justice était également présent pour suivre le déroulement des opérations, qui ont duré plusieurs heures. Tables, chaises, matelas, parasols et autres objets ont été emmenés. Plus tard, à une date encore indéterminée, l’ouvrage sera définitivement démoli, à l’issue des résultats du diagnostic amiante réalisé hier.
Onze ans d’occupation illicite
C’est l’épilogue d’une très longue bataille judiciaire. L’établissement, exploité sans droit ni titre, faisait l’objet d’une procédure d’occupation illicite du domaine public maritime depuis maintenant onze ans. Ce lot, d’une surface d’environ 1 800 m2, était l’un des vingt-huit exploités sur la plage de Pampelonne. Sauf que, depuis mars 2000, la commune de Ramatuelle n’avait pas délivré d’autorisation d’exploitation au propriétaire, Ange Tomaselli. Depuis, l’occupation illicite a perduré…
Le 25 mars dernier, le tribunal administratif de Toulon a condamné les responsables à libérer les lieux dans le délai d’un mois sous une astreinte, passé cette date, de 750 e par jour de retard. Dernier épisode en date, le 3 octobre, la cour administrative d’appel de Marseille a rejeté la requête d’Ange Tomaselli. L’exploitant a été mis en demeure d’exécuter lui-même la décision du tribunal. Face à son mutisme, le préfet a donc pris les devants et ordonné la prise de possession des lieux, hier, avant la destruction annoncée de l’établissement.
« Une catastrophe »
Du côté de la famille Tomaselli, qui gère la Voile rouge depuis quarante-cinq ans, le sentiment qui domine est la colère, d’autant que personne n’a été informé, au préalable, de cette opération. Chargé de la communication, le grand-père des propriétaires Ange et Antoine ne cache pas sa déception : « C’est une catastrophe ! À la fois pour nous et pour Saint-Tropez, car laVoile rougeest connue dans le monde entier. Certes, elle a été critiquée pour son côté bling-bling… Mais cela est-il interdit ? C’est une entreprise familiale, qui emploie beaucoup de salariés. Nous étions persuadés que le préfet prêterait une oreille attentive à notre cas. »
Mais la famille Tomaselli voit déjà plus loin : « Nous allons répondre à l’appel d’offres, qui s’achève le 29 novembre, concernant les lots de plages, afin d’en obtenir une autre. » Mais, avant cela, les tractopelles entreront en action… Aucune date n’a filtré concernant la destruction à venir de l’établissement. Une page de l’histoire de Pampelonne est en train de se tourner.